La CAPEB a tenu jeudi 2 février ses Rencontres durant lesquelles elle a dévoilé son livre blanc intitulé “Entreprises artisanales du bâtiment et génération Z, un duo gagnant !”, réalisé en partenariat avec le CCCA-BTP.
La CAPEB est la 1ère organisation patronale du bâtiment à avoir signé une convention de partenariat avec le CCCA-BTP dans le but de se projeter vers l’avenir. Parmi les travaux engagés, la publication d’un livre blanc intitulé “Entreprises artisanales du bâtiment et génération Z, un duo gagnant !” qui été dévoilé le 2 février lors des Rencontres de la CAPEB.
Retour sur cette journée qui a réuni des acteurs de l’orientation et de la formation, des experts, des chefs d’entreprises et des jeunes autour de tables-rondes et d’échanges.
La CAPEB entend accompagner les entreprises artisanales du bâtiment dans leur attractivité auprès des jeunes
Jean Christophe Repon, Président de la CAPEB a introduit ces Rencontres en rappelant la nécessité de se faire rencontrer deux mondes qui se méconnaissent : celui de la génération Z (née entre 1997 et 2010) et celui des entreprises artisanales du bâtiment, dans un contexte de transition environnementale. En effet, alors que 30 millions de logements doivent être rénovés dans les 30 ans qui viennent, l’artisanat du bâtiment, qui représente 560 000 entreprises, a un rôle important à jouer. Mais pour y parvenir, le secteur, doit pouvoir s’appuyer sur les jeunes générations.
« Nous avons tous choisi notre métier par envie et non pas par défaut. Nous souhaitons que les jeunes en aient conscience »
Jean-Christophe Repon, Président de la CAPEB
Le discours du président de la CAPEB a été suivi de l’intervention d’Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, qui a marqué toute la considération qu’elle accorde à l’artisanat et aux efforts de la CAPEB pour réunir jeunes et entreprises.
« Peu de secteurs rassemblent autant de perspectives, de métiers qui peuvent correspondre aux attentes de notre jeunesse : sens, projets à taille humaine, travail en équipe, sur le terrain, mais aussi valeurs environnementales ».
Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme
Trois tables-rondes se sont ensuite succédé.
Première table-ronde : « Et si l’aspiration des jeunes à préserver l’environnement se concrétisait au sein d’une entreprise artisanale du bâtiment ? »
Charlotte Robinet, cheffe du service économique du Parisien, a démarré cette table ronde en présentant un sondage réalisé par Opinion Way pour Le Parisien et Indeed interrogeant les jeunes sur leurs aspirations professionnelles.
Si le salaire reste le critère numéro 1 des candidats à un emploi (59 %) devant l’environnement du travail et les garanties en termes de flexibilité, les jeunes sont également très attentifs aux engagements environnementaux et sociaux des entreprises, (ce point étant essentiel pour 80 % d’entre eux). Ils ont aussi une forte envie d’autonomie et un sur deux envisage de se mettre à son propre compte. Par ailleurs, ils sont prêts à prendre des responsabilités sources d’épanouissement pour 75 % d’entre eux. Enfin, les petites entreprises sont celles qui les attirent le plus.
Jean-Marc Zulesi, Président de la Commission Développement Durable de l’Assemblée nationale, a rappelé que les TPE du bâtiment disposaient justement d’atouts qui pouvaient séduire les jeunes.
Le débat a également permis de mettre en lumière les raisons qui ont conduit deux jeunes architectes, Pierre Kerdoncuff et Gauthier Petiniot, à se reconvertir dans l’artisanat du bâtiment. Parmi les raisons évoquées : mettre en lien leurs pratiques pour agir en faveur de l’environnement, avoir des responsabilités, faire quelque chose qui a du sens au quotidien, être en accord avec le terrain, pouvoir échanger avec les différents corps d’état et être dans l’action. Ces témoignages ont fait écho avec ce qu’observe Dominique Naert : l’arrivée de cadres trentenaires (ingénieur, cadre dans la banque…) dans son Mastère Spécialisé® Executive Immobilier et Bâtiment Durables chez École des Ponts ParisTech.
Virginie Chevallier, cheffe d’une entreprise de peinture, a illustré comment, concrètement, une entreprise artisanale du bâtiment agit au quotidien pour préserver l’environnement avec l’utilisation de matières premières locales, le recours aux circuits-courts, l’utilisation de méthodes limitant la consommation d’eau…
Enfin, Alain Chouguiat, directeur économique de la CAPEB, a rappelé la mobilisation de la CAPEB afin d’activer les leviers indispensables à la rénovation énergétique et particulièrement à la rénovation globale des logements : formations à la performance énergétique, simplification des dispositifs d’aides aux travaux des particuliers – CEE, Ma Prime Renov’…-, groupements momentanés d’entreprises…
Seconde table-ronde : « Et si les jeunes apportaient leur aisance numérique aux TPE du Bâtiment et accéléraient leur modernisation ?»
Isabelle Côté, PDG de Coffrages Synergy Formwork, a témoigné de l’apport du numérique pour communiquer avec ses équipes et renforcer l’attractivité des métiers du bâtiment.
David et Baptiste Morales, chefs d’une entreprise familiale de plâtrerie, et Laure Vial, cheffe d’une entreprise de plomberie, ont évoqué l’impact du numérique sur leur activité. Le numérique permet un temps précieux pour l’entreprise, de coordonner les équipes, d’être plus réactif vis-à-vis des clients, de leur permettre de visualiser les travaux à venir… Qu’il s’agisse d’outils ou du BIM.
Antoine Thuillier, associé d’Impulse Partners, a rappelé le numérique n’est pas l’apanage des grandes entreprises et doit permettre, au contraire, servir l’efficacité et l’attractivité des petites entreprises. Les solutions développées doivent avoir une réelle utilité pour les entreprises.
Enfin, Franck Le Nuellec, Directeur Marketing, Développement et Innovation Stratégique du CCCA-BTP, est revenu sur Winlab’, un incubateur et accélérateur de projets innovants au sein du CCCA-BTP.
Troisième table-ronde – « Et si l’artisanat du bâtiment et les jeunes générations parvenaient à conjuguer ensemble leurs atouts respectifs ? »
Etienne Cottenceau, chef d’une entreprise de taille de pierre et maçonnerie qui compte 20 salariés dont 6 apprentis a commencé la table-ronde en témoignant de l’importance d’attirer et de garder les jeunes dans ses effectifs. Il a notamment évoqué les différentes actions mises en place dans son entreprise pour associer les apprentis à l’ensemble de l’équipe via des réunions d’équipe régulière, un système de mentorat, de la responsabilisation…
Dominique Ledogar, auteur du livre « Apprentissage : ce que veulent les jeunes et les entreprises », a a rebondi sur ce témoignage en rappelant les attentes des jeunes : confiance, responsabilisation, valeurs de l’entreprise…
Othman Nasrou, vice-président du Conseil régional d’Ile de France en charge de la jeunesse, de l’orientation etde l’insertion professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche, a rappelé les actions entreprises par le Conseil Régional d’Ile-de-France pour attirer les jeunes vers les métiers dits en tension, comme le bâtiment. Il a présenté les encouragements financiers dédiés aux jeunes qui réalisent des stages d’insertion dans les entreprises, par la prise en charge du financement de leur permis de conduire par exemple ou encore par l’utilisation des supports de communication prisés par les jeunes.
Pierre Thorel, étudiant infirmier qui s’est reconverti comme plâtrier plaquiste a témoigné du lancement de son entreprise il y a quelques mois qui rencontre déjà un franc succès. Les métiers du bâtiment répondaient à son envie d’entreprendre tout en ayant un métier qui ait du sens.
Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB a conclu cette table-ronde sur la fierté d’appartenance à l’artisanat du bâtiment.
« La réussite sociale est aussi dans l’Artisanat. Une belle entreprise n’est pas nécessairement une grande entreprise, c’est aussi une petite structure dans laquelle il fait bon vivre et évoluer. Les jeunes doivent en être convaincus ! »
Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB
Tout au long de la journée Marc Lièvremont, ancien joueur de rugby à XV et à sept français, & ancien sélectionneur de l’Équipe de France de rugby, grand témoin de cet évènement, a pu porter son regard sur les échanges. Il a rappelé le parallèle entre le rugby et les métiers du bâtiment : des métiers de passion et de rigueur.
Discours de clôture du Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a conclu cette journée en saluant l’initiative de la CAPEB, confirmant l’ampleur des besoins et la nécessité d’agir et d’encourager les acteurs à le faire.